Hypothèses topographiques Metz au XVIIème siècle

Pour vous changer les idées, voici une vidéo de cinq minutes pour ceux qui ont une envie de voyage dans le temps et l’espace, ou encore pour ceux qui ont du mal à lire un plan. En réalité l’objectif est plutôt une de mes nouvelles tentatives de représenter des données disparues.

Il s’agit alors de l’exploitation du plan Reignier de 1754, dont on trouve de très bonnes reproductions de certains extraits dans l’onéreux «Metz, la grâce d’une cathédrale» publié en 2019 par La Nuée Bleue. Cela permet alors d’illustrer une probable situation topographique au XVIIème siècle, telle que Pierre-Édouard Wagner, dans un article de l’ouvrage précédent, sur les terrasses de Metz ou lors d’une conférence sur Notre Dame de la Ronde en janvier 2020 au Musée de la Cour d’Or.





J’ai aligné les plans en estimant que les faites des toits étaient horizontaux. Cette horizontalité était facile à réaliser avec un niveau à bulle. Si je ne dispose pas de la partie centrale du plan Reignier dans une définition numérique suffisante, le plan Belle-Isle1 que j’utilise depuis quelques années est suffisamment précis pour placer les extraits du plan Reignier. Il s’agit alors d’une simple mise à l’échelle des plans de coupe des bâtiments du quartier cathédral et de la place d’armes. On peut estimer la précision de ce positionnement à une trentaine de centimètres.

La zone qui nous intéresse est trop petite pour pouvoir extraire les élévations depuis les cartes SRTM de la Nasa. De la même façon les relevés GPS depuis un smartphone en zone urbaine sont également imprécis. J’ai alors exploité des cartes de Géo Metz Métropole publiées dans divers sujets d’urbanisme. Un relevé topographique de 1821, ou encore l’outil de profil altimétrique du site géoportail ainsi que les repères de nivellement de l’IGN.
La carte ci-dessous créée avec QGIS peut alors être importée dans Blender où le plugin BlenderGis permet de générer le terrain comme je l’expliquais l’année dernière pour la modélisation de l’aqueduc de Jouy.

En cherchant à aligner le terrain actuel avec les extraits du plan Reignier, on obtient une hypothèse de l’état du terrain au XVIIème siècle.
Hypothèse de la topographie au XVIIème siècle
D’importants terrassements ont eu lieu au niveau de la colline Sainte-Croix vers la place d’Armes. L’élévation de Notre Dame de la Ronde proviendrait d’une butte au niveau du palais plutôt que de l’effet de la butte de l’actuel tribunal. Cette hypothèse conserve les flux de circulation et limite les terrassements. Cela justifierais également l’installation d’un palais sur ce promontoire au dessus de la Moselle.

Pour terminer il faut être attentif à ne pas se laisser piéger par l’illusion de réalisme que peut apporter une représentation en 3D. Ici l’objectif n’est pas le réalisme (le sol de la cathédrale ou la place saint Étienne ne sont pas aplanis) mais seulement une probable topographie.

  1. Plan Belle-Isle, collection Gaignières. Url Gallica: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6902628m