Cathédrale de Metz 1764 1864, les sources

Ce billet va récapituler les sources utilisées pour réaliser un modèle en 3D de la cathédrale de Metz entre 1764 et 1864.

Pour mémoire, à partir de 1754 le cloître et les chapelles et le palais des Treize qui se trouvaient sur l’actuelle place d’armes ont été rasés par les projets du gouverneur Belle-Isle et son successeur le maréchal d’Estrée pour aérer et moderniser la ville. Je parlerai sans doute dans un prochain billet de la ville médiévale. À partir de 1761 Blondel est chargé de l’aménagement de la place. Le grand portail souhaité par Louis XV lors de sa (croustillante) maladie de 1744 à Metz est terminé en 1766, l’hôtel de Ville en 1788.

Ma source principale est cette gravure utilisée par Jean-Baptiste Pelt ou Paul Tornow qui est très détaillée mais utilise une perspective isométrique.

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Je n’ai pas trouvé de mention sur une date ou l’auteur d’origine. Voici mes sources : cette reproduction de gravure provient de Das Neue Hauptportal des Metzer Domes Kurze Beschreibung des figürlichen Schmuckes und Notizen zur G de Paul Tornow de 1903 à la bibliothèque de l’université de Metz.
Mon autre source provient de la bibliothèque municipale de Metz : Documents et notes relatifs aux années 1790 a 1930/ PELT, Jean-Baptiste. Imprimerie du Journal Le Lorrain, 1932. Les ressources en ligne n’étant plus suffisantes, j’ai un peu fouillé les bibliothèques.  
L’usage de la perspective isométrique ne donne pas forcément une bonne idée de la profondeur. Les gravures suivantes permettent d’apporter quelques précisions. Nottez que j’ai surtout cherché à identifier les proportions des bâtiments. Mes fenêtres et arcades ne sont pas très précises. Je les ai surtout ajouté pour la décoration.

Remarquez les cheminées : il s’agit de maisons d’habitation.

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À gauche la version modifiée de J-B Pelt. Elle comporte des numéros de maison. Au numéro 3 le café de la Meuse, au 7 le café français, au 9 le café Fabert. Le siècle d’occupation au pied des murs apportaient de sérieuses dégradations. La présence de ces “lieux de perdition” sera également utilisé par l’évêque Dupont-des-Loges pour demander le dégagement de la cathédrale. Auguste Prost membre influent de la société d’archéologie et d’histoire de la Moselle tentera vainement de défendre l’architecture de Blondel.

1861 Napoloéon autorise l’acquisition par le préfet du café de la Meuse (3) pour 33000F, la maison 11 est achetée 66000F.
1863 démolition du café de la Meuse (3) en 1863.
1864 démolition du café Fabert (9)
1867 (22 juin) démolition partielle de la maison 11, un magasin de porcelaines, à l’expiration du bail
1882 démolition du café français (7), le propriétaire demandait une somme exorbitante
1885 démolition du pavillon de la maison 11

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La gravure de gauche, publiée avec l’aimable autorisation du site miroir du temps (et qui reste sous copyright de son auteur) est intitulée “Place Napoléon”. Elle date donc d’après 1806. On remarque les variantes dans les toitures au niveau du transept et les fenêtres du 11. S’agit-il de licence artistique ? De travaux de dégagement déjà entamés ? Sans date précise, il est difficile de se prononcer. Le pavillon qui semble collé au bout du 11 est certainement le pavillon qui existe toujours de l’autre côté de la route.

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Sur cette gravure on aperçoit un pavillon supplémentaire à la maison 11 collé au grand portail.

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La photo de gauche provient encore de l’excellent site miroir du temps. Elle date d’après 1885, le pavillon qui nous intéresse est déjà rasé mais on aperçoit sur la gauche un pavillon sans doute symétrique au pavillon du 11. La représentation proportionnelle du portail central et des statues permet de positionner les deux pavillons de 1766. Ce portail sera rasé en 1898. Les deux statues monumentales seront réinstallées à St-Avold.

Pierre Brasme rapporte que Blondel avait songé à l’origine à un portail gothique ou plutôt “français” le terme gothique n’étais pas employé à l’époque et qu’il aurait choisi une architecture “classique” pour des raisons d’économie. Cette architecture issue de la renaissance qui s’appuie sur la réutilisation des composants antiques dans une forme normalisée apporte une certaine industrialisation et une économie d’échelle dans la conception architecturale à l’inverse de l’architecture gothique qui reste un artisanat.

La modélisation en trois dimensions permet alors de visualiser une partie qui nous intéresse : le portail de la vierge.

Voilà une vue hypothétique du portail de la vierge emmuré, en prenant comme hypothèse une construction industrielle. Il apparaît que le portail n’est pas totalement emmuré, ni qu’il était nécessaire de le détruire. 

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