Carte géoréférencée sur le terrain 3D

Après avoir vu comment modéliser le terrain en 3D, ce petit billet complémentaire va permettre d’ajouter une carte historique sur notre modèle de terrain 3D.

Voici un premier résultat rapide:


Tracé de l'aqueduc Gorze Metz en 1790 et topographie contemporaine

Cette carte topographique provient de L’«Histoire de Metz» de Dom Jean François et Dom Nicolas Tabouillot publié entre 1764 et 1790. En réalité, il s’agit plus précisément de l’exemplaire présent dans la réédition de 1974, mis en ligne par la Société d’Histoire de Woippy.

Pour géoréférencer cette carte, on utilise le plugin “Géoréférenceur GDAL” de QGis. Un exemple de géoréfércencement de carte est disponible dans le manuel de QGis.

Ici la définition de la carte est faible. Elle n’est pas orientée au nord et ne semble pas très précise. Il faut alors utiliser une transformation “Projective” pour modifier la projection de la carte.


Paramétrage du géoréfércencement

Le plugin “Géoréférenceur” va permettre de positionner des points de référence (rouge) et les faire correspondre avec des points de la carte.
Comme la définition de notre carte d’origine n’est pas très élevée, il est difficile de trouver des points précis. Nous pouvons heureusement utiliser la localisation des points GPS (bleus sur la carte ci-dessous) en particulier la localisations des bassins en amont et en aval du pont. Une carte avec une meilleur définition aurait permis de s’appuyer sur des points fixes comme des clochers d’églises.

Carte géoréférencée


Import raster
Il n’y a plus qu’à importer le raster (fichier .tif) dans Blender à partir du menu File > Import ou du bouton du panneau GIS surligné en rouge sur la première image de ce billet.

Les options “Import georaster” ci-contre permettent de spécifier que cet import s’applique sur un mesh (Mode: On mesh) et en particulier, ici, notre groupe d’objets “TIN”: le mesh obtenu suite à la triangulation Delaunay de nos courbes de niveau.

Ci-dessous les premiers résultats où j’ai conservé l’affichage des courbes de niveau et des points GPS (les blocs bleus).


Aqueduc Gorze Metz
Topologie et tracé de 1790 vs terrain contemporain

Hors aspect esthétique, cette représentation peut ouvrir plusieurs questions intéressantes. Pour commencer, on peut s’interroger sur la fiabilité de la reproduction de 19741. Le tracé rouge fait-il réellement parti de la carte d’origine? Ou est-il extrapolé à partir du texte? Les dominicains décrivent les sections qu’ils ont découvert et qu’ils désignent par des lettres. Le reste du tracé aurait été repéré par sondage.
On peut aussi s’interroger sur le niveau de fiabilité de la topographie originale. Si elle est précise, on obtient le cours de la Moselle avant la période industrielle. Elle devrait être proche du tracé antique. On voit aussi l’importance des mouvements de terrain du plateau au-dessus de Novéant. Ces glissements de terrain auraient rendu l’aqueduc inutilisable et irréparable.
On peut terminer avec une question de représentation de données: la représentation 3D de l’état d’origine de l’aqueduc doit-elle s’appuyer sur cette information incomplète (elle n’est pas forcément précise et l’état antique reste inconnu) ou rester fidèle à la topographie contemporaine dont l’évocation nous est plus parlante?

  1. Après quelques courtes recherches en ligne, je n’ai pas retrouvé un scan de la carte originale. Les éditions de 1769 ne contiennent pas de carte.