Cathédrale de Metz, Basilique ottonienne 984 suite

J’avais prévu pour ce week-end de vous écrire un billet sur Notre-Dame-de-la-Ronde mais vous verrez que mon hypothèse est fortement dépendante de l’oratoire Saint Michel de la basilique ottonienne. Les documents que j’ai consulté m’ont amené à réviser mon modèle initial de la basilique ottonienne. Voici une nouvelle hypothèse :

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Alors que je consultais en ligne sur Galica « Notes sur les chapelles hautes dédiées à saint Michel », J. Valléry-Radot Bulletin Monumental, T. 88, 1929, p. 455-78 dont je vous parlerai plus tard. J’ai trouvé la référence complète et le document en ligne de « La Cathédrale de Metz » de Auguste Prost, Mémoires de la société d’archéologie et d’histoire de la Moselle, 1885, Vol 16 p.216-716.

Auguste Prost cite Philippe de Vigneulles, le chroniqueur du XVIième siècle qui a assisté aux travaux de reconstruction du choeur. Le choeur ottonien est entouré à droite, sur le transept nord d’une absidiole contenant la chapelle Notre-Dame de la Tierce et à gauche dans le transept sud d’une absidiole contenant la chapelle Saint Nicolas. En examinant attentivement les découvertes archéologiques de 1878 et 1914, il est clair que j’ai confondu absidioles et tours Charlemagne. Voilà donc un nouveau plan :

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Ce plan semble cohérent avec la gravure du XIVième siècle découverte par Émile Auguste Bégin. Il est par contre plus éloigné des pièces de Adalberon III et de Peppon même si on les considère sous leur aspect simplement symbolique qui peut se résumer à deux tours rondes qui encadre un portail en bout de nef. Il peut être envisageable que les absidioles n’apparaissent pas, le transept peut également sembler anecdotique mais l’absence d’un troisième clocher est très surprenant.

La présence d’une tour contenant une chapelle aérienne dédiée au culte de Saint Michel est pourtant attestée par plusieurs documents en particulier un cérémonial du XIIième siècle. Le culte aérien de l’archange Saint Michel se répandait depuis le Vième siècle depuis son apparition dans une grotte au sommet du mont Gargano en Italie. Des chapelles étaient installée au dessus des nartex ou des portail-clochers. Sa victoire contre le dragon protégeait l’entrée de l’église.

À Metz, le cérémonial parle de signa au dessus de la chapelle, c’est donc un clocher. Pour l’instant mon modèle suis l’hypothèse de Auguste Prost, d’une tour carrée en bout de nef. Pourtant aucune trace archéologique ne prouve la présence d’un nartex ou d’une tour. Il n’y a pas de certitude sur la présence d’un portail en bout de nef. On verra dans un futur billet sur Notre-Dame-de-la-Ronde que cette hypothèse soulève d’autres problèmes.

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