Cathédrale de Metz les dix vierges

1867, le bail du magasin de porcelaine au 11 place d’armes qui masquait le portail de la vierge de la cathédrale de Metz depuis 1764 a expiré.

On est en train de démolir la maison qui masquait le vieux portail d’angle de la cathédrale de Metz. Plusieurs sculptures encastrées dans la maçonnerie apparaissent. Bravant la poussière des platras et la chute des poutres M.Abel est allé étudier ce portail, dû sans doute à Pierre Perrat.Bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle Société - 11 - juillet 1867 - p135

Voilà des photos actuelles de ces premières statues redécouvertes (comme d’habitude vous pouvez cliquer pour les avoir en haute définition) :

Notre Indiana Jones messin avait enfin mis à jour les statues que l’on devinait. Voici une photo de 1868 par Gonzalve Malardot :



À notre gauche cinq femmes assises tiennent des coupes, en voilà une représentation de Charles Abel tiré de son “Archéologie de la cathédrale de Metz” publié en 1885.



L’illustration n’est pas d’une grande qualité, mais surtout elle est inversée comparé aux statues actuelles, s’agit-il d’une négligence de l’auteur, de l’imprimeur ou lors de la restauration ?

Sur les statues actuelles les cinq femmes à notre droite tiennent des coupes renversées. Le message est alors clair. Il s’agit de la représentation très répandue de la parabole des dix vierges (citée dans l’évangile de Mathieu). Dix vierges attendent leur époux. Les cinq vierges folles n’ont pas pris d’huile, au contraire des cinq vierges sages. Lorsque l’époux arrive les cinq vierges folles sont parties chercher de l’huile et ne seront plus autorisées à voir l’époux. La morale de la parabole est “veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure”.

En haut à gauche le christ sur son trône avec sa couronne, en face le diable fustige les vierges folles :

D’après Charles Abel, depuis le XIIIème siècle la liturgie imposait la séparation du portail des églises. La porte offrait au fidèle deux voies : à droite en entrant pour les bons, à gauche pour les pêcheurs. Charles Abel confirme que l’entrée à gauche s’ouvrait du même côté que les vierges folles. Si Charles Abel a raison, il y a eu erreur lors de la restauration. Nous examinerons ces hypothèses lors d’un prochain billet.